LA SECU INDISPENSABLE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE CGT
41 milliards de déficit annoncé mais surtout une confirmation du rôle irremplaçable de la Sécurité sociale
Le ministre du Budget et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé, hier, devant la Commission des
affaires sociales du Sénat, que le déficit de la Sécurité sociale (y compris le Fonds de solidarité vieillesse qui
prend en charge les cotisations sociales des chômeurs) atteindrait 41 milliards d’euros, en 2020.
Ce déficit serait, certes, s’il était confirmé à la fin de l’année, le plus important qu’ait connu la Sécurité sociale
depuis sa création en 1946 et certains commentateurs soulignent, dès aujourd’hui, son caractère « abyssal ».
Il faut, néanmoins, prendre la juste mesure de la situation.
D’après les prévisions gouvernementales, ce déficit s’expliquerait, à hauteur de 8 milliards d’euros, par une
hausse des dépenses d’assurance maladie liées à la crise sanitaire notamment dans les hôpitaux à l’achat
d’équipements médicaux mais, pour les ¾, à une baisse des ressources de la Sécurité sociale (développement
massif du chômage partiel qui conduit à une baisse considérable des cotisations sociales) ; diminution des
recettes de la CSG et de la TVA qui concoure, maintenant, fortement au financement de la Sécurité sociale.
Le gouvernement estime que la baisse de la masse salariale sur laquelle est assis le financement de la Sécurité
sociale baisserait de 7,5%, en 2020, correspondant à une baisse de l’emploi de 2,7% et une baisse du salaire
moyen soumis à cotisations sociales de 4,9%. Ce scénario pessimiste n’a rien d’inéluctable.
Aussi spectaculaires que soient ces chiffres, il convient d’en apprécier la portée. Il faut d’abord les rapporter aux
richesses créées : aussi spectaculaires qu’ils paraissent, 41 milliards d’euros représentent 1,7% du PIB. C’est
aussi la moitié des exonérations des 80 milliards d’euros de cotisations sociales dont ont bénéficié les
entreprises en 2019 et moins que les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 l’année dernière.
En fait, ce déficit résulte surtout du fait que la Sécurité sociale a joué, une nouvelle fois, son rôle
irremplaçable d’amortisseur social en période de crise.
Même si le gouvernement a réagi avec retard, il a su dégager les ressources pour faire face à la crise sanitaire
et il a évité que la crise ne se traduire par une explosion des licenciements. La comparaison avec les États-Unis
où des centaines de milliers de salariés ont été jetés du jour au lendemain à la rue et font la queue devant les
« soupes populaires » montre l’importance d’une Sécurité sociale solidaire comme la nôtre.
Il est parfaitement possible de sortir par le haut de cette crise mais cela suppose de rompre avec les politiques
qui ont été menées depuis des années, en répondant aux revendications des salariés, notamment dans la santé,
par de véritables augmentations de salaires (et non par des primes « défiscalisées et désocialisées » c’est-àdire
exonérées de cotisations sociales, contribuant à fragiliser le financement de la Sécurité sociale) et en
redonnant toute leur place aux services publics au lieu d’en faire, comme nous l’avons connu depuis 10 ans, la
variable d’ajustement du retour à l’équilibre des comptes publics et sociaux, avec toutes les conséquences que
chacun peut observer dans la crise actuelle. Si nous imposons ces alternatives, si nous redonnons le pouvoir
aux salariés, nous empêcherons la récession majeure que nous prédit le gouvernement.
Montreuil, le 27 avril 2020
CP-CGT-La-securite-sociale-indispensableTélécharger
41 milliards de déficit annoncé mais surtout une confirmation du rôle irremplaçable de la Sécurité sociale
Le ministre du Budget et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé, hier, devant la Commission des
affaires sociales du Sénat, que le déficit de la Sécurité sociale (y compris le Fonds de solidarité vieillesse qui
prend en charge les cotisations sociales des chômeurs) atteindrait 41 milliards d’euros, en 2020.
Ce déficit serait, certes, s’il était confirmé à la fin de l’année, le plus important qu’ait connu la Sécurité sociale
depuis sa création en 1946 et certains commentateurs soulignent, dès aujourd’hui, son caractère « abyssal ».
Il faut, néanmoins, prendre la juste mesure de la situation.
D’après les prévisions gouvernementales, ce déficit s’expliquerait, à hauteur de 8 milliards d’euros, par une
hausse des dépenses d’assurance maladie liées à la crise sanitaire notamment dans les hôpitaux à l’achat
d’équipements médicaux mais, pour les ¾, à une baisse des ressources de la Sécurité sociale (développement
massif du chômage partiel qui conduit à une baisse considérable des cotisations sociales) ; diminution des
recettes de la CSG et de la TVA qui concoure, maintenant, fortement au financement de la Sécurité sociale.
Le gouvernement estime que la baisse de la masse salariale sur laquelle est assis le financement de la Sécurité
sociale baisserait de 7,5%, en 2020, correspondant à une baisse de l’emploi de 2,7% et une baisse du salaire
moyen soumis à cotisations sociales de 4,9%. Ce scénario pessimiste n’a rien d’inéluctable.
Aussi spectaculaires que soient ces chiffres, il convient d’en apprécier la portée. Il faut d’abord les rapporter aux
richesses créées : aussi spectaculaires qu’ils paraissent, 41 milliards d’euros représentent 1,7% du PIB. C’est
aussi la moitié des exonérations des 80 milliards d’euros de cotisations sociales dont ont bénéficié les
entreprises en 2019 et moins que les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 l’année dernière.
En fait, ce déficit résulte surtout du fait que la Sécurité sociale a joué, une nouvelle fois, son rôle
irremplaçable d’amortisseur social en période de crise.
Même si le gouvernement a réagi avec retard, il a su dégager les ressources pour faire face à la crise sanitaire
et il a évité que la crise ne se traduire par une explosion des licenciements. La comparaison avec les États-Unis
où des centaines de milliers de salariés ont été jetés du jour au lendemain à la rue et font la queue devant les
« soupes populaires » montre l’importance d’une Sécurité sociale solidaire comme la nôtre.
Il est parfaitement possible de sortir par le haut de cette crise mais cela suppose de rompre avec les politiques
qui ont été menées depuis des années, en répondant aux revendications des salariés, notamment dans la santé,
par de véritables augmentations de salaires (et non par des primes « défiscalisées et désocialisées » c’est-àdire
exonérées de cotisations sociales, contribuant à fragiliser le financement de la Sécurité sociale) et en
redonnant toute leur place aux services publics au lieu d’en faire, comme nous l’avons connu depuis 10 ans, la
variable d’ajustement du retour à l’équilibre des comptes publics et sociaux, avec toutes les conséquences que
chacun peut observer dans la crise actuelle. Si nous imposons ces alternatives, si nous redonnons le pouvoir
aux salariés, nous empêcherons la récession majeure que nous prédit le gouvernement.
Montreuil, le 27 avril 2020
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